Arrivée: 

Lundi 19h30, tu te décides à franchir le tourniquet pour rentrer au stade Racine... Tu hésites encore (il pleut et rentrer chez toi pour glander sur le canap est une alternative bien tentante)  mais tu pousses la porte du vestiaire du rugby...  

 

Le vestiaire:

L'odeur y est forte ( un mélange de sueur et de déo bon marché). Malgré tout, tu t’engouffres dans le couloir.Tu découvres un à un les visages de tes futurs partenaires de jeu (ils ont l'air bizarres: entre jeunesse défroquée et vieux briscards aux regards lubriques). Ils te saluent rapidement et retournent à leurs conversations. Dans ton coin, tu enfiles ta tenue tout en écoutant les envolées lyriques d'un certain Polo... Te voilà prêt à t’entraîner...

 

L'entrainement: 

Premières foulées sur les terrain, l'herbe y est bien grasse et de petites flaques comblent les trous formés par le labour des crampons... Exercice du touché: tu te mets en bout de ligne pour ne pas t'exposer mais voilà que par un concours de circonstance, on te lance la balle... Pas le temps de réaliser ce qu'il t'arrive (et encore moins que la passe était pour toi), que la douce voix du coach Phiphi vient te chatouiller les oreilles: "mais putain, t'as deux mains gauches...".

 

Petit match de fin d'entrainement: 

L'entrainement touche à sa fin et le moment de ton premier petit match entre amis est arrivé. Et là, un miracle se produit: sur l'engagement, tes avants récupèrent la balle qui file à l'aile et la majestueusement tu captes le cuir et par un passement magique, tu troues le premier rideau... Ô temps, suspends ton vol ! Tu aurais aimé profiter un plus de cet exploit... mais tu n'as pas vu venir la charge de cet ours mal léché qui te plaque sans prévenir... Comprimé, tu te retrouves sous un tas humain, goûtant au doux mélange d'herbe, de boue et d'eau... Que du plaisir!!!!

 

Retour au vestiaire: 

Fatigué mais heureux. En fin de compte, ce n'est pas si impressionnant que ça... De tout façon, si des vieux y arrivent pourquoi pas moi... Par contre, tu gardes encore la trace de l'ours sur la cuisse, mais cela te donne une bonne raison de te faire plaindre en rentrant chez toi. Une douche et tu es prêt à rentrer...

3ème mi-temps: 
 

Tu te fais embarquer au bar à coté du terrain,. Dans le brouhaha des commentaires d'après entrainement, tu décides d'élever la voix pour annoncer ta tournée...  Là, des dizaines d'yeux se tournent vers toi puis les mains s'agitent pour accueillir chaleureusement cette divine offrande.

 Te voilà intégré, bienvenu chez les Old Blagues.