La tournée internationale 2018 s’est faite en Slovénie où l’équipe de Ljubljana nous a vu débarquer à 60% de nos capacités.
Arrivés sur place environ une heure trente avant le début du match, en cette belle journée d’avril, un tiers de l’équipe a pu ajouter une insolation à sa gueule de bois
Outre Boubi et Bosch qui ne pouvaient jouer du fait de blessures en cours, nous étions 17 pour ce match. Les mathématiciens chevronnés en auront déduit que seuls deux remplacements nous étaient possibles dans ce match de l’amitié entre les nations.

Du fait de l’hécatombe, Cantalou joue en 9 et Coquelet en 10. Pas de remplaçant à l’arrière.

Au coup d’envoi, nous décidons de leur montrer qu’on n’est quand même pas venus là pour apprendre des champs slaves : quelques bons tampons et un occupation simple mais continue grâce à Cantalou qui, même s’il manque s’évanouir à chaque prise de balle, assure tout de même les passes aux gros qui conservent.

En face, c’est très, très, très organisé : les contestes aux plaquages sont systématiques, les contre-rucks très efficaces. Heureusement que nous sommes présents et concentrés lors de ces superbes trois premières minutes.

Sur un turn-over, les Slovènes commencent par attaquer au ras. Leurs première ligne est rude ; ça avance sur une défense Old Blagues malgré tout en place. Après deux ou trois charges au ras, leur 9 envoie au large, le 10 feinte la passe et s’engouffre magnifiquement dans un intervalle au niveau de nos 30 mètres. Il fait ensuite jouer sa vitesse pour aller marquer entre les poteaux.

8ème minute : Olimpija 1 – 0 Old Blagues

 

Les minutes suivantes sont difficiles pour les deux équipes : les Slovènes ont le ballon dans leur camp mais une très grosse défense Old Blagues les empêche d’avancer. Ils balaient le terrain en largeur à une ou deux reprises.
Sur une énième charge de leurs avants dans leurs 30 mètres, Juv arrache le ballon au sol, transmet à Khalil qui feinte la passe, prend l’intervalle, casse le plaquage d’une seconde ligne à son intérieur et accélère.
Enfin… il « accélère ».
Arrivé aux dix mètres, sentant la chaude haleine d’un troisième ligne adverse lui caresser les mollets, il allonge la passe à Sa Majesté (renommé « Le Tsar » pour le weekend) qui avait bien suivi l’action. Le Tsar capte parfaitement la balle et va marquer son premier essai international entre les poteaux.

 

12ème minute : Olimpija 1 – 1 Old Blagues.

 

Après le coup d’envoi, le ballon est conservé par Olimpija qui multiplie les bons temps de jeu.

Sur un plaquage, Francky se cogne la tête et tombe K.O. : il se réveille mais, complètement groggy, l’équipe décide de le faire sortir définitivement sous les applaudissements.
Entrée de Grank qui apportera une belle plus-value à la seconde ligne malgré une sclérotique encore jaune de ses deux cuites précédentes.

Les Slovènes en profitent cependant pour marquer un deuxième bel essai après une combinaison pépouze de leurs trois-quarts qui suivait un excellent travail des avants.

15ème minutes : Olimpija 2 – 1 Old Blagues

 

A partir de là, on ne va pas vous mentir, ce fut long.

Les Slovènes frais, organisés, avec de très bonnes qualités athlétiques, ont confisqué le ballon.

Deux essais nous enterrent alors que l’on est complètement à la ramasse. Très intelligents, nos adversaires balaient le terraient deux ou trois temps de jeu avant de faire parler les cannes.

En outre leurs attitudes au contest, toujours impeccables, leurs permettent de nous gratter le peu de ballons que nous arrivons à glaner.

A la pause hydratation : Olimpija 4 – 1 Old Blagues

A la 25ème minute, Dudu se prend un très gros plaquage et reste au sol. Il sort sous les applaudissements et est pris en charge par les secouristes mis à disposition par nos adversaires (en Slovénie, on ne rigole pas avec la sécurité). Bosch l’accompagne à l’hôpital car il se plaint des côtes qui s’avèreront être cassées.
Respect.

La pause arrive, et les Old Blagues souffrent à l’idée qu’une deuxième mi-temps arrive avec aucun remplacement possible et des organismes déjà au bord de la rupture.


Cantalou fait soigner son « insolation » avec des produits sûrement interdits par l’AFLD, Smarek a la vitalité d’un épagneul breton neurasthénique, Khalil a pété un câble en fin de période et se calme en respirant dans un sac en papier ; bref, la 2ème mi-temps sera longue.

La reprise est presque à l’avenant. La pause a quand même fait du bien aux organismes, les Old Blagues répondent un peu mieux, même si l’Olimpija domine clairement le débat.
Nous plaquons bien, Juv et le Président placent quelques belles charges, Cantalou a repris du poil de la bête.
Tout ceci ne nous empêche pas d’encaisser un 5ème essai sur un contre rageant.

45ème minute : Olimpija 5 – 1 Old Blagues

L’adversaire fait tourner son effectif, nous continuons d’exister malgré les difficultés. Nous passons quelques temps de jeux dans leurs 22 avant d’en être expulsé à la faveur d’un turn-over rageant.
L’action continue pour les adversaires qui, à la faveur de nos errements défensif, remontent doucement le terrain. Sur une énième action, le ruck est mal protégé, leur talonneur part dans l’axe et va marquer un essai de 25 mètres.

50ème minute : Olimpija 6 – 1 Old Blagues

A noter, deux très beaux sursauts d’orgueil des Old Blagues en fin de match :

La première sur une touche au milieu du terrain. Khalil capte en premier sauteur, le maul se forme autour de lui et démarre.
Il ne s’arrêtera plus avant que l’adversaire ne le fasse écrouler dans ses 10 mètres. 40 mètres gagnés grâces à une superbe organisation dans le maul qui aura complètement décontenancé un adversaire impuissant. Malheureusement, une faute de main sur la pénaltouche suivante ne permet pas de concrétiser l’avancée.

Et, pour la fin, une action de classe internationale de Beau qui va très certainement truster une Godasse d’Or en juin prochain : sur une action adverse dans nos 40, Beau plaque le centre qui lâche la balle en arrière. Bouba se précipite, récupère le ballon et file sur l’aile en débordement. C’est alors que Beau, se relevant en toute hâte et dépliant son corps d’éphèbe, met une cartouche à Bouba est l’envoie en touche pour sa peine.
On en rigole tellement que l’adversaire en profite pour planter une septième banderille.

Fin du match : Olimpijia Rugby Ljubjana : 7 – 1 Old Blagues.

 

L’adversaire était de toute manière trop fort (un niveau d’honneur, voir de Fédérale 3), ils ont levé le pied en 2ème mi-temps. Mais un super moment, malgré les blessés contre une équipe qui savait jouer de manière virile et rude mais correcte : aucun mauvais geste à déplorer des deux côtés.
L’après-match a été tout aussi sympathique avec quelques bières et des sandwichs partagés, des vœux de santé échangés, un jeu à boire amical remporté par notre président face au dirigeant Slovène et un ou deux heures à papoter avec nos hôtes.

Match en trois tiers temps de 20 minutes.

Déjà, on partait de loin.
Au sens propre du terme : dix minutes de marche entre la sortie des vestiaires et le terrain.
On a passé tous les terrains du complexe, du premier à l’annexe, le synthétique des footeux, un pont au-dessus d’une nationale, des escaliers et un fourré de broussailles.

Et puis on est arrivés sur le pré des VDQS. A quinze. Tout juste. Car Petit Piment venait juste de se faire voler son scooter et déposait alors plainte au commissariat.
On avait connu meilleures conditions pour un vendredi soir.

Petit Piment a fini par arriver pile pour le coup d’envoi, donné par Antoine. A peine le temps de lui faire la bise et nous voilà en train de défendre.
A seize, ce fut assez compliqué. Avec Cantalou à la mêlée ; Théo à l’arrière ; Petit Piment qui jouait à l’aile pour son premier match et aucun remplacement sur la ligne arrière.
En face, c’était une vraie équipe folklo : ça jouait pas très bien, mais ça jouait ensemble et ça emmerdait la règle.
Les têtes chenues, les corps massifs, durs et tordus comme de vieux chênes vénérables qu’on aurait arrosé à la piquette.

Le match s’est très vite équilibré : beaucoup de turn-over avec deux équipes pas très organisées.

Les Old Blagues, on a essayé de faire des choses simples. Après quelques minutes de réglage Cantalou a pris les choses en main pour du jeu au près. Mais en face, Dieu ce que c’était rude.
Et vas-y que je te rentre sur le côté du ruck, et voilà une petite charge à l’épaule des familles ; tu ne recules pas ? qu’à cela ne tienne : je vais te mettre les doigts dans les yeux.
C’était marrant. 

De notre côté, nous enchaînions plaquage sur plaquage avec une belle cohésion.

Il y eut quelques belles tentatives avec nos trois-quarts ; notamment Beau très en jambes et Théo qui, pour une première à l’arrière, a su bien s’intercaller.

Malheureusement le manque d’automatismes chez cette fière tripotée de beaux-gosses a empêché les actions d’arrières d’aller plus loin que le troisième temps de jeu. Surtout qu’après la belle première prise de balle de Beau, lors de laquelle il mit une joyeuse pagaille dans la défense adverse, les VDQS s’attelèrent à le museler et à lui couper les extérieurs. Belle intelligence situationnelle.

Le premier tiers-temps fut donc un long chassé-croisé lors duquel aucune des deux équipes ne tira son épingle du jeu. Une mention spéciale tout de même à Petit Piment qui plaquait chaque adversaire comme s’il s’était agi du voleur de son scooter. Très belle activité défensive sur son aile et même jusqu’au centre du terrain, donc.


Tout ceci, jusqu’à la 18ème minute où, après une pénaltouche leur offrant d’entrer dans nos 22, les VDQS réalisèrent un maul d’école les faisant bien avancer. Puis une petite combinaison simple mais efficace entre le 9 et un de ses gros leur permis d’aller à dame.

VDQS 1 – 0 Old Blagues.


Fin du premier tiers-temps.

La reprise fut du même acabit. La première et la deuxième ligne Old Blagues fut vaillante. Le Président et Juv — qui signait son retour aux affaires — faisaient feu de tout bois ; avec des charges dévastatrices et des prises d’intervalles dignes des meilleurs jours de leurs jeunesses évanouies. Mais nous n’arrivions toujours pas à trouver la solution. Nous passâmes même quelques belles poignées de minutes dans leurs 22. En vain.

Puis, aux 15 minutes du deuxième tiers-temps on obtient une mêlée dans leurs 10 mètres. Juv, en position de troisième ligne centre, part au ras, raffûte un premier défenseur, résiste à deux retours et s’arrache pour aller marquer l’essai de l’égalisation.

La fin du match ne verra pas d’action de classe se produire à nouveau.

Coup de sifflet final sur ce score de parité.

Il aura manqué de l’organisation, des automatismes et, surtout, des remplaçants pour pouvoir espérer gagner ce match face à une équipe qui se connait bien et aime jouer avec la règle. Néanmoins l’attitude des Old Blagues est à souligner une fois encore face à l’adversité.

Ecrit par notre romancier Khalil:

Match contre Clamart, à la maison. Nous sommes 24 à l’appel. Nico arbitre.

L’adversaire est très en retard. Tout commence donc par une longue séance d’échauffement. D’aucuns diront ensuite que pas mal d’influx nerveux aura été laissé là.

L’engagement est aux Clamartois qui jouent en rouge et blanc. Réception propre de nos avants qui vont péter. S’ensuivent deux minutes excellentes où le jeu des Old Blagues est aussi fluide qu’une pâte à crêpe à Plougastel.

Et puis voilà. Une pénaltouche n’est pas trouvée, et c’est le début d’une longue, très longue première mi-temps.

Sur ladite pénaltouche, la balle est récupérée par l’aile Clamartoise qui remonte le ballon sur 50 mètres avant de se faire reprendre in extremis par Miaou qui réalise un superbe sauvetage. Ce ne sera pas son dernier du match. Touche pour les OB qui la conservent et dégagent, concédant à leur tour une touche. Suite à un lancer un peu sale, les rouges et blancs enchaînent de rapides temps de jeux qui aspirent la défense au près. S’ensuit un enchaînement 9-10 ; les Noirs ne sont pas replacés convenablement, l’ouvreur remet à hauteur à son centre qui profite d’un trou pour aller marquer le premier essai.

4ème minute de jeu : Old Blagues 0 - Clamart 1.

Sur l’engagement, leurs gros envoient directement petit côté à l’ailier qui casse un plaquage et file, en funambule, vers le deuxième essai.

Mais non ! Surgit de nulle part, Miaou rattrape le malandrin qui croyait déjà entrer dans notre en-but comme un Huns dans une pucelle. Il gère bien son approche, plaque aux jambes. Nouvelle touche pour les OB.

Khalil liftant Panzer avec la vivacité d’une grand-tante neurasthénique, la touche est logiquement perdue. Quelques temps de jeu où les OB se replacent tant bien que mal, et Pollak sort sur un genou récalcitrant. L’attaque est à l’adversaire. La défense noire est aussi vaillante que désorganisée. Ou le contraire. Sur un beau plaquage dans nos 22, les OB récupèrent la gonfle qui est immédiatement bottée. Malgré une belle pression de Miaou — qui fait décidément feu de tout bois en ce début de match — Clamart enchaine bien de son jeu huilé comme le corps d’un athlète Grec et, après un nouveau jeu au près, transperce la ligne OB ligne pour aller planter sa 2ème banderille.

8ème minute : OB 0 – Clamart 2.

Grosse confusion sur les minutes suivantes : engagement OB, Clamart botte en touche après réception. Touche perdue par les OB. Clamart réalise alors un très bel en-avant. Bien décidés à ne pas en rester là, les locaux répliquent immédiatement avec un dégueuli du plus bel effet. Mêlée rouge au centre du terrain. Les OB essuient quelques temps de jeu ils nous défendent bien. Sont récompensés par une pénalité. Malheureusement la touche n’est pas trouvée et, je vous le donne en mille, l’ailier adverse récupère, s’échappe, et cette fois le retour de Miaou ne servira de rien. Sur une belle percussion, le rouge et blanc enterre notre métrosexuel préféré et va profaner la terre promise.

13ème minute : OB 0 – Clamart 3.

Depuis 10 minutes, les Old Blagues ne voient pas le jour. Sevrés de ballons, leurs replacements sont erratiques, et c’est par des exploits individuels que la progression de l’envahiss… de l’adversaire est ralentie. La remise en jeu aboutit à une touche pour Clamart. Ils la gagnent et remettent en place leur jeu millimétré. Une défense agressive des Old Blagues permet enfin de leur faire perdre le ballon. Belle combinaison des trois-quarts en sortie de mêlée, le ballon est envoyé à l’aile. Mais les OB sont pénalisés sur le ruck du fait d’un soutien apathique. C’est dur. Que c’est dur : ça n’a pas beaucoup de munitions, et ça canarde quand même dans le décor. Pénalité pour Clamart, donc, qui joue une pénaltouche. Récupère la balle et construit un maul qui progresse quelques mètres avant de s’ouvrir comme le ventre crevé d’une charogne pourrissante. Heureusement, la défense veillait au grain, et sur un énième gros plaquage, les Old blagues mettent la main sur le ballon qui est conservé au sol. Antoine trouve cette fois la touche. Enfin un peu d’air, mes aïeux ! Les gros récupèrent, conservent

Et Cocooooooootta !!

Mais la bechigue tombe. En arrière. Elle est récupérée par un Gros Clamartois. Heureusement, fidèle à une longue acculturation, et à des préjugés séculaires, celui-ci dégueule le ballon, offrant aux Old Blagues deux choses : une mêlée, et la confortation de l’importance de la cocotte.

Après ces 35 secondes de passage à vide. De traversée du désert. L’adversaire reprend du poil de la bête, met la pression et fait reculer les Old Blagues qui prennent sur eux de dégager en touche (et en urgence) un peu au-delà des 22 mètres. Leurs propres 22 mètres, évidemment : vu la physionomie du match, je ne devrais pas avoir à vous le préciser.

Sur la touche, les rouges et blanc combinent. Font un pit stop sur les 22. Liposucent la défense au près, feintent large et déchirent le rideau défensif à heuteur pour marquer un 4ème essai synonyme de pleurs dans les chaumières Clichoises.

22ème : OB 0 – Clamour 4.

Il reste 8 minutes dans cette première mi-temps à sens unique. Jeannot, le Président©, harangue ses troupes pour qu’elles marquent avant la pause et fassent vivre l’espoir.

Sur la remise en jeu, les noirs pressent, conservent enfin le ballon et arrivent à camper chez l’adversaire. Ils avancent vaille que vaille, et se surprennent à croire alors que la mi-temps approche. Malheureusement, la balle est perdue sur une ultime action avant que Nico ne siffle la pause.

A la mi-temps, on se parle. Les Old Blagues savent qu’ils ne peuvent pas faire pire. Ils se remobilisent. Antoine prend la parole : « Il faut se dire qu’on prend une leçon par une excellente équipe. Qu’ils nous apprennent le rugby ce soir. Il faut qu’on prenne du recul, qu’on emmagasine cette expérience et qu’on se fasse plaisir : ça nous fera grandir comme équipe ».

Après avoir essuyé quelques larmes et avoir entonné leur cri de guerre, les Old Blagues engagent pour la reprise et se prennent aussitôt un essai.

32ème : OB 0 – Clamart 5.

Effets de blagues à part, la 2ème mi-temps n’est pas à l’avenant de la première. Les OB remettent à peu près la main sur le ballon et les débats s’en trouvent plus équilibrés.

Beaucoup de jeu, beaucoup de fouillis également. Une légère bruine s’est mise à tomber. Juste assez pour tremper subrepticement tout le petit monde, mais sans pour autant détremper les choses. Un peu comme si l’Univers postillonnait sur la rencontre. Quoi qu’il en soit, la balle est plus glissante, les Clamartois font plus de fautes de mains. Les Old Blagues s’étant rappelés où leur fierté était rangée reprennent le match à l’aune de la fin de première mi-temps. Une belle séquence partie d’une mêlée noire sur les 50 mètres aboutit à une pénalité, une touche conservée, des petits tas au ras où Bouba fait parler sa puissance et sa colère. Faute rouge : dix mètres gagnés. Ça joue Gros ; Dudu met une belle percu. Et ça continue de jouer au près. Un en-avant noir est rattrapé par une position de hors-jeu rouge. Dix mètres de plus pour les OB. L’adversaire finit par reprendre la balle et dégage. Touche noire. Un flou artistique s’installe : plusieurs fautes font aller et venir la balle d’un camp à l’autre.

Pour finir sur le six millièmes en-avant des Clamartois. L’avantage est laissé aux OB qui envoient à l’aile où, parait-il, la vie est belle. L’ailier OB se fait plaquer, dénonçant immédiatement cet adage pourri. Mais un nouvel hors-jeu irrite l’arbitre. Il convoque les capitaines pour faire remettre un peu d’ordre dans tout ça.

Il reste quinze minutes de jeu et les Old Blagues tapent en touche. Ils perdent le ballon, le récupèrent dans un deuxième temps. Les Gros temporisent sur un temps de jeu au près (le Président© percute et gagne la ligne d’avantage).  Le demi de mêlée écarte à Bonhomme qui réalise son action Signature© : le fameux « je chaloupe, je chaloupe, hop ! feinte de la moustache, je prends l’intervalle et je percute. ». Sur la sortie de balle, les rouges et blancs sont hors-jeu. Mêlée à dix mètres. Balle à Antoine qui navigue, percute et s’arrache pour marquer.

C’est l’an 2000 !! Scènes de liesse dans Clichy ! Ça klaxonne, ça monte sur les toits des bus !!  Des drapeaux Bretons et Algériens flottent dans tout le 92.

Essai.

50ème : OB 1 – Clamart 5.

Remise en jeu récupérée. La balle part à Bonhomme qui replace une Signature©. La balle file à l’aile. Progression sur quelques temps de jeu au ras. Clamart a moins de jus sur ces dix dernières minutes. Ils sont encore pénalisés. Malheureusement la touche n’est pas trouvée, et ce sont les fantômes de la première mi-temps qui reviennent hanter le Stade Racine. Clamart enchaîne, file sur son aile délaissée, Clichy retient son souffle. Mais un en-avant vient sauver le moral Clichois.

S’ensuivent moult pertes de balles. Une belle tentative d’enfumage petit côté en sortie de mêlée par Clamart dont l’ouvreur était en train d’envoyer une brique dans les chaussettes de son second centre lorsque toute lumière disparut.

Au sens propre. Il était 22h, le concierge avait coupé le jus. Nicolas, mu par une intelligence situationnelle digne des plus grands, siffla la fin du match une minute avant le terme.

Score final : OB 1 – Clamart 5.

 

Points négatifs du match :

- Mauvais replacements défensifs,

- Pas de communication en défense, et de la merde dans les tuyaux en attaque,

- Trop de hors-jeux,

- Un soutien souvent au bistrot,

- Des transmissions de balles peu sereines et mal sécurisées.

 

Points positifs :

- Malgré les 5 essais, toujours beaucoup d’envie et de beaux plaquages,

- Les triptyques et les mauls ont plutôt bien fonctionnés,

 

- Quand même plus de cohésion et de cohérence que le match précédent.

Ecrit par Khail

Les Old Blagues sont 23 dans les starting block, remontés comme des coucous. Au hurdle d’avant match, leur cri de guerre se fait entendre, haut et clair, dans le ciel automnal de Clichy.

OoooooOoooold Blagues !

L’engagement est à l’adversaire. La balle monte haut, redescend, la marée jaune et noire des tuniques adverses vient buter contre nos gros qui ont lestement attrapé la gonfle. Pas de doute : ça va plaquer sévère.

On conserve quelques temps de jeux, mais on finit par perdre le ballon. Ce schéma va se reproduire tout le saint match. On perdra la possession par défaut d’agressivité dans les rucks, ils la perdront car ils jouaient avec des gants de boxe. Pas grave : en ce début de match les gars cartouchent à tout va. Menés par un Cantalou aussi mort de faim qu’un abstinent sexuel dans un bar Thaïlandais. Ça plaque dur, ça se replace, ça communique. Nos lignes sont en place.

Malheureusement, on est trop pénalisés sur des hors-jeux de 3 millimètres. L’arbitre est bon, mais tatillon, mais bon. Heureusement, le botteur adverse aurait dû garder ses pieds pour monter dans le bus : il trouve de mauvaises touches que l’on se dépêche de leur chiper (6 touches volées à l’adversaire grâce à des lifteurs puissants et des sauteur agiles et dextres).

Pendant les 15 premières minutes, ça joue bien. On domine légèrement, campant dans leur moitié de terrain. Ludo fait feu de tout bois. Il plaque, il soutient, il porte le ballon et, par ses harangues, nous met dans l’avancée. A 72 ans, cela force le respect.

Notre ligne arrière, elle aussi, est bien en place ; mais leur défense cadenasse les intervalles. Ils ne sont pas bien costauds, mais quelle agressivité ! quelle envie de nos adversaires du soir !

Alors que Boubi, Bouba et Pelleteuse placent de solides charges, le RCP XV se met à la faute sur un hors-jeu assorti d’une entrée sur le côté. Antoine, une fois n’est pas coutume, trouve une touche monstrueuse. La combinaison est fluide, le ballon sort. Panzer appelle, est servi par Miaou, ggne la ligne d’avantage dans un mouchoir de poche. Les gros mettent les gazelles dans l’avancée. La charnière enchaîne. Antoine, en position de premier centre, navigue, fixe, sert Bonhomme qui se présente dans le bon tempo, casse un placage et repart. Il grille un deuxième défenseur, parcourt 15 mètres de sa course chaloupée, ralentit, hésite, cherche un soutien inter alors que le salut était à l’aile. A 5 mètres de l’en-but, l’arrière adverse le reprend, le soutien ne vient pas, l’action de grande classe avorte.

Là, l’espoir changea de camp — comme l’écrivit ce bon vieux Victor Hugo —, le combat changea d’âme. Le RCP XV se reprit en main alors que débutait pour nous un lent déclin. Reprenant peu à peu du poil de la bête, l’adversaire se mit à occuper notre camp. A nous presser alors que nous nous désorganisions de plus en plus sur le soutien. Un débordement de Matthieu Latgé, repris en fond de touche, débouche sur un ruck propre ; et sur Miaou qui décide de retomber en enfance. Une enfance peuplée de rêves de corps musclés, de paquets de bonbons achetés à la sortie du collège, et de mangas sur TMC. Il ramasse la bechigue, se met en position, et débute un kaméha-méha de quasiment 40 secondes. La balle, sûrement trop chargée de puissance, va se perdre dans le cimetière des saucisses. On perd 15 mètres. Merci, Akira Toriyama.

Le match, cependant, repart. On est toujours très bons en défense et sur les touches, mais on n’arrive pas à conserver le ballon. Heureusement, en face, ils ont l’intelligence situationnelle d’une paire de charentaises. Toujours 0-0, et largement la place pour faire un coup. Enfin, si seulement on prenait le temps…

Alors qu’on est acculés dans nos 5 mètres, un ruck enfin proprement protégé laisse le temps à Miaou de réorganiser ses troupes.

Sauf que Miaou avait décidé de laisser son sang-froid dans une zone péri-urbaine, ce soir-là. Armant son lancer, il allonge une chignole de 25 mètres, plate comme une table basse, à Antoine. Enfin, « à Antoine » : plutôt au 1er centre adverse qui n’a plus qu’à tendre les bras et tomber dans l’en-but pour aplatir.

35ème minute. 0 à 1. Mi-temps. Désillusion. Abattement.

A la reprise, et malgré un excellent pitch de Yahia, on est encore un peu sonnés. On n’est plus dans le tempo. Le soutien s’étiole comme un printemps pluvieux. Chacun tente sa petite action individuelle alors que la réponse devrait être collective. De mauvais choix défensifs en maladresses individuelles, on les laisse prendre l’ascendant psychologique. La suite est floue. On s’énerve, on se précipite. On demeure agressifs mais la fatigue se fait sentir : Boubi sort sur blessure, Jérém se fait sonner sur un contact et doit également laisser sa place. En face, ils ne sont pas en reste avec deux sorties-bobos.

Fred, qui a remplacé Miaou, tente de réorganiser tout ça. En vain. Il perd trop de temps à tenter de placer des gros complètement à l’ouest, les sorties sont lentes, le RCP XV presse. Sur une récupération, ils enchaînent même plusieurs bons temps de jeu sur la gauche avant de renverser astucieusement à droite. Aspirés par le ballon, nous avions laissé le flanc opposé dégarni, et c’est à 5 contre 3 qu’ils vont à dame.

Environs de la 55ème minute. 0-2. Clichy ne répond plus.

Les 15 minutes restantes sont à l’avenant. Plaquages. En-avants. Hors-jeux. Mêlées. Touches. Fin du match.

C’est un match que l’on devait gagner. Le hurdle de fin est un peu amer. Mais nous n’enlevons rien au RCP XV qui a été vaillant ce jeudi soir. Meilleur que nous, plus volontaire et mieux organisé. Nous concédons donc une défaite logique.

 

Les points négatifs du match :

- Désorganisation offensive,

- Recherche de l’exploit individuel,

- Manque de repères collectifs en attaque

- Précipitation.

 

Les points positifs :

- Défense,

- Touche,

- Fluidité quand on arrive à être dans le sens du jeu,

 - Solidarité.