Match en trois tiers temps de 20 minutes.

Déjà, on partait de loin.
Au sens propre du terme : dix minutes de marche entre la sortie des vestiaires et le terrain.
On a passé tous les terrains du complexe, du premier à l’annexe, le synthétique des footeux, un pont au-dessus d’une nationale, des escaliers et un fourré de broussailles.

Et puis on est arrivés sur le pré des VDQS. A quinze. Tout juste. Car Petit Piment venait juste de se faire voler son scooter et déposait alors plainte au commissariat.
On avait connu meilleures conditions pour un vendredi soir.

Petit Piment a fini par arriver pile pour le coup d’envoi, donné par Antoine. A peine le temps de lui faire la bise et nous voilà en train de défendre.
A seize, ce fut assez compliqué. Avec Cantalou à la mêlée ; Théo à l’arrière ; Petit Piment qui jouait à l’aile pour son premier match et aucun remplacement sur la ligne arrière.
En face, c’était une vraie équipe folklo : ça jouait pas très bien, mais ça jouait ensemble et ça emmerdait la règle.
Les têtes chenues, les corps massifs, durs et tordus comme de vieux chênes vénérables qu’on aurait arrosé à la piquette.

Le match s’est très vite équilibré : beaucoup de turn-over avec deux équipes pas très organisées.

Les Old Blagues, on a essayé de faire des choses simples. Après quelques minutes de réglage Cantalou a pris les choses en main pour du jeu au près. Mais en face, Dieu ce que c’était rude.
Et vas-y que je te rentre sur le côté du ruck, et voilà une petite charge à l’épaule des familles ; tu ne recules pas ? qu’à cela ne tienne : je vais te mettre les doigts dans les yeux.
C’était marrant. 

De notre côté, nous enchaînions plaquage sur plaquage avec une belle cohésion.

Il y eut quelques belles tentatives avec nos trois-quarts ; notamment Beau très en jambes et Théo qui, pour une première à l’arrière, a su bien s’intercaller.

Malheureusement le manque d’automatismes chez cette fière tripotée de beaux-gosses a empêché les actions d’arrières d’aller plus loin que le troisième temps de jeu. Surtout qu’après la belle première prise de balle de Beau, lors de laquelle il mit une joyeuse pagaille dans la défense adverse, les VDQS s’attelèrent à le museler et à lui couper les extérieurs. Belle intelligence situationnelle.

Le premier tiers-temps fut donc un long chassé-croisé lors duquel aucune des deux équipes ne tira son épingle du jeu. Une mention spéciale tout de même à Petit Piment qui plaquait chaque adversaire comme s’il s’était agi du voleur de son scooter. Très belle activité défensive sur son aile et même jusqu’au centre du terrain, donc.


Tout ceci, jusqu’à la 18ème minute où, après une pénaltouche leur offrant d’entrer dans nos 22, les VDQS réalisèrent un maul d’école les faisant bien avancer. Puis une petite combinaison simple mais efficace entre le 9 et un de ses gros leur permis d’aller à dame.

VDQS 1 – 0 Old Blagues.


Fin du premier tiers-temps.

La reprise fut du même acabit. La première et la deuxième ligne Old Blagues fut vaillante. Le Président et Juv — qui signait son retour aux affaires — faisaient feu de tout bois ; avec des charges dévastatrices et des prises d’intervalles dignes des meilleurs jours de leurs jeunesses évanouies. Mais nous n’arrivions toujours pas à trouver la solution. Nous passâmes même quelques belles poignées de minutes dans leurs 22. En vain.

Puis, aux 15 minutes du deuxième tiers-temps on obtient une mêlée dans leurs 10 mètres. Juv, en position de troisième ligne centre, part au ras, raffûte un premier défenseur, résiste à deux retours et s’arrache pour aller marquer l’essai de l’égalisation.

La fin du match ne verra pas d’action de classe se produire à nouveau.

Coup de sifflet final sur ce score de parité.

Il aura manqué de l’organisation, des automatismes et, surtout, des remplaçants pour pouvoir espérer gagner ce match face à une équipe qui se connait bien et aime jouer avec la règle. Néanmoins l’attitude des Old Blagues est à souligner une fois encore face à l’adversité.